Noeuds d’énergies et de vibrations, les villes – mondes sont des tourbillons de créativité et de rencontres et Tanger, à la confluence des continents et des mers, ne déroge pas à la règle ! Plus encore que les trois rives dont il se veut l’emblématique messager, c’est vers les rivages multiples et foisonnants des musiques et des chants du monde que le vaisseau de ce festival nous embarque, sur le sillage du grand d’Ibn Battuta, le voyageur planétaire, l’enfant de Tanger. 

C’est à la libanaise Jahida Wehbé, l’une des grandes divas du chant arabe,dont Gunther Grass, le Prix Nobel de litttérature louait « la capacité remarquable à mettre la poésie en musique et à réécrire le poème avec sa voix et sa mélodie », que reviendra l’honneur d’occuper la scène du grand concert d’ouverture. 

Avec Itaca Band, qui croise avec bonheur reggae, ska, blues, couleurs afro – latines,le festival ouvre ses portes à l’un des groupes emblématiques de la nouvelle scène musicale catalane. 

Le London Community Gospel Choir portera les souffles des chants vibrants des descendants des esclaves africain, colorés des influences funky, reggae et rhythm’n’blues de la scène musicale anglo -américaine d’aujourd’hui.   

L’Arménie, qu’Ibn Battuta aurait pu visiter, nous envoie Tigrane Kazazian, talentueux joueur de Oud et compositeur, qui marie avec bonheur dans son quartet, influences orientales, jazz et mélopées arméniennes. 

Le Maroc sera doublement présent, d’abord avec le tangerois Omar Metioui, le très éminent compositeur, oudiste et musicologue, et son ensemble Al Shustari de chants et musiques soufi, puis en cloture du festival, avec la belle voix de soprano de Samira Kadiri et sa création Al Cantarah ( Le Pont), où, accompagnée par un prolifique orchestre et trois invités espagnols de marque, emmenés par la grande danseuse Eva Manzano, elle vogue avec bonheur entre universalisme, modernité, flamenco et fidélité à ses traditions marocaines. 

Bon Festival des Trois Rives ! Bon voyage !

Gérard Kurkdjian